Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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La seconde heure a été consacrée aux deux innovations maximiennes : le « mode hypostatique » et le « vouloir gnômique ». On a relevé les divers sens du grec τρόπος ὑπάρξεως : « mode hypostatique », « mode d’existence », « mode d’être », mais aussi « mode d’action », « mode d’usage », et distingué avec Maxime deux modes d’action en chaque homme, le premier qui le fait agir « comme quelqu’un », le second « comme quelque chose ». On s’est intéressé ensuite à la notion de θέλημα γνωμικόν : « volonté » ou « vouloir gnômique », dont on a examiné une définition : vouloir délibératif « caractérisant une humanité déchue qui ne peut vouloir que dans l’ignorance et l’incertitude ». On a, à partir de là, pu formuler la thèse générale de Maxime répondant à celle de Sergius : le Christ n’ayant pas en tant qu’homme de vouloir gnômique, mais seulement la volonté naturelle à l’homme assumé, a voulu divinement la Passion avec sa volonté humaine, thèse qui fonde la notion d’opération théandrique dans le canon 15 du » concile » de Latran de 649. On a conclu par des remarques sur « l’altérisation » (othering) des Pères grecs et la question de la tra-duction, en examinant l’origine du mot gnômè, son sens chez Aristote, sa récupération et son déplacement chez Jean de Damas, où la gnômè est la pièce maîtresse de la définition du πῶς θέλειν, le « comment » du vouloir : l’incapacité à rendre en français philosophique courant θέλημα γνωμικόν « orientalise » la théologie grecque.