Amphithéâtre Guillaume Budé, Site Marcelin Berthelot
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À partir de la thèse initiale du De signis posant que le signe appartient à la catégorie de la relation, cette contribution abordera les trois questions suivantes : i) comment cette thèse – appelons-la T – est-elle à comprendre à la lumière de la théorie baconienne de la relation ? ii) T est-elle compatible avec la position de Bacon selon laquelle, et contrairement à ce que veut la « masse des ignorants », un mot peut perdre sa signification (cette question mettra également en lumière le lien entre T et une autre thèse centrale du De signis, celle de la constante réimposition des mots dans la pratique même du discours) ; iii) comment la position de Bacon se situe-t-elle par rapport à celles d’auteurs immédiatement postérieurs comme Olivi, Simon de Faversham ou encore Duns Scot ? Il ressort de cette comparaison ponctuelle que Bacon se distingue en cela qu’il place le signe sous une double contrainte (être essentiellement relié non seulement à un interprète, mais également à un signifié), mais que le signifié, lui, n’est soumis à aucune contrainte (il n’est pas requis, pour qu’un x soit un signifié, qu’il remplisse une autre condition que celle d’être le terme de la relation de signification – autrement dit, il n’y a rien de tel qu’une ratio significati chez Bacon). Par opposition, de telles contraintes sont présentes chez Olivi, Faversham et Duns Scot, lesquels posent que tout signifié doit être quelque chose d’intelligé (Olivi, Duns Scot) ou qu’il doit être pris « de manière absolue » (Faversham).

Intervenants

Laurent Cesalli

CNRS