Salle 5, Site Marcelin Berthelot
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Dans ce troisième cours, nous avons abordé la perception du rythme, autre attribut majeur de la perception musicale. La notion de perception du temps en musique, et plus particulièrement du rythme, a été introduite. L’un de ses traits caractéristiques, que nous avons illustré à l’aide d’exemples sonores, se traduit par la perception de battements lors de l’écoute d’un flux régulier de notes. Cette perception, à la base du groupement des notes en mesures, peut être induite par des indices sonores (variations d’intensité, de hauteur, ou des intervalles de temps séparant les notes), ou se produire même lors de l’écoute d’un flux de notes identiques.

Nous avons ensuite passé en revue les connaissances actuelles sur le développement de la perception du rythme chez l’enfant (Winkler et al., 2009), qui contribuent au débat sur la part de l’inné et de l’acquis dans la perception sonore. Les caractéristiques psychoacoustiques qui sous-tendent la perception du rythme ont été discutées, et notamment le fait que le rythme est généralement associé dans les musiques complexes à la ligne des notes basses, et la mélodie, quant à elle, plutôt portée par les notes aiguës (Hove et al., 2014).

Nous nous sommes ensuite penchés sur les recherches actuelles concernant les mécanismes neurophysiologiques de la perception du rythme (Grahn, Rowe, 2009), et tout d’abord sur la détermination des structures cérébrales impliquées. Nous avons considéré les mécanismes impliqués dans la perception du rythme, pour lesquels deux théories ont été proposées, dites « théorie de l’intervalle ou de l’horloge interne », et « théorie de l’entraînement ou des oscillateurs cérébraux ». Les bases expérimentales actuelles de chacune d’elles ont été examinées, en tentant pour la première d’éclairer la question de l’existence de neurones dont l’activité reflète une réponse au temps rythmé (Merchant et al., 2011 ; Crowe et al., 2014), et pour la seconde, le rôle des oscillations cérébrales dans la perception du rythme (Fujioka et al., 2012). Enfin, reprenant le cours de nos interrogations sur l’évolution de la perception musicale, nous avons discuté de l’évolution de la perception du rythme à travers les espèces (Patel, 2014).