Salle 5, Site Marcelin Berthelot
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Résumé

Ce premier cours a débuté par une mise au point portant sur des données récentes concernant la réponse mécanique de la cochlée aux sons, mesurée par les techniques d’interférométrie et de tomographie optique cohérente. Ces données apportent des objections majeures contre certaines idées souvent admises par les modèles de stimulation sonore de la cochlée. Elles font jouer un rôle de tout premier plan à la lame réticulée, surface du neuro-épithélium sensoriel de la cochlée, dans la détection des sons. L’une d’elle (par Tianying Ren, Wenxuan He et David Kemp) [1] montre que la vibration de la lame réticulée est amplifiée in vivo d’un facteur 30 par rapport à celle de la membrane basilaire.

Contrairement à cette dernière, la lame réticulée subit une amplification active de sa vibration sur toute la région qui va de la base de la cochlée au pic de l’onde cochléaire. Cette vibration est ainsi dominée par la contribution « active » due aux cellules ciliées externes (CCE), et ne reflète que très peu la vibration de la membrane basilaire, support mécanique de l’organe auditif. Une seconde étude (des groupes d’Alfred Nuttal et d’Anders Fridberger) [2], que nous avons discuté plus en détail, met en lumière un rôle possible de la lame réticulée (et non de la membrane basiliaire) dans l’extraction de l’enveloppe de la forme d’onde de la vibration cochléaire. Cette extraction de l’enveloppe, étape essentielle du codage des sons pour la perception de la parole, comme l’ont montré les travaux de Robert Shannon, pourrait donc relever d’un mécanisme de nature mécanique au sein de la cochlée, et pas uniquement d’un traitement ultérieur dans les voies auditives comme proposé jusqu’ici.