Amphithéâtre Maurice Halbwachs, Site Marcelin Berthelot
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Résumé

Dans le débat entre Présentistes et Éternalistes, il n’est pas rare d’entendre les premiers se prévaloir du soutien des intuitions du Sens Commun. Les seconds pourraient alors considérer que le Sens Commun est de peu de poids en la matière, mais Baptiste Le Bihan (2018) a adopté une autre réponse, consistant à remettre en doute le fait que le Sens Commun lui- même aille dans le sens du présentisme. Il est donc important d’examiner de près la conception du temps qu’offre le Sens Commun. Une première étape consisterait à établir que le Sens Commun a une conception endurantiste des objets ordinaires. Mais David Lewis (1986) a opposé un argument convaincant contre cette interprétation. En repartant des analyses de Laurie Paul (2016) sur le « soi endurant », je m’efforcerai de montrer que la conception de Sens Commun du soi conscient ne peut être interprétée que dans un modèle endurantiste, et même dans un modèle endurantiste accordant un privilège objectif au présent –c’est-à-dire que l’expérience commune du soi implique le présentisme.

Jean-Baptiste Guillon

Jean-Baptiste Guillon

Jean-Baptiste Guillon est normalien, agrégé de philosophie, docteur de l'Université de Nantes. Ancien assistant du Professeur Tiercelin au Collège de France, il est actuellement Profesor Ayudante Doctor à l'Universidad de Navarra. Ses travaux se situent à la charnière de l'épistémologie et de la métaphysique, et tentent d'appliquer une métaphilosophie inspirée de la tradition du Common Sense à diverses questions métaphysiques (métaphysique du Libre-Arbitre, du temps, de la modalité, des universaux, etc.). Il a publié notamment dans Philosophical Studies, Synthese et Philosophia Scientiae.