Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Le site d’Ur se reconnaît de loin en raison de l’imposante masse de sa tour à étages, autrement dit sa ziggourat ; le nom arabe moderne du site, Tell al-Muqayyar, signifie la « colline du bitume », car ce matériau a été utilisé comme mortier dans la construction de cet édifice.

Pietro della Valle est le premier explorateur occidental qui ait mentionné le site d’Ur, dans la seconde moitié du XVIIe siècle. Les premières fouilles sont dues à John G. Taylor, vice-consul britannique à Basra, de 1853 à 1854. Il découvrit des cylindres d’argile inscrits ainsi que des briques portant l’empreinte d’inscriptions qui permirent à Henry Rawlinson en 1862 d’identifier Tell al-Muqayyar comme la ville d’Ur, qu’on rapprocha aussitôt d’« Ur Kasdim », patrie d’Abraham selon la Genèse. Taylor découvrit aussi une trentaine de tablettes qui furent envoyées au British Museum, où elles furent mélangées avec celles issues des fouilles que Loftus avait menées au même moment à Tell Sifr ; c’est seulement en 1980 qu’elles ont été correctement identifiées [1]. Des fouilles non documentées furent pratiquées dans les décennies suivantes, heureusement à une échelle relativement limitée : environ deux cents tablettes paléo-babyloniennes d’Ur se trouvent de ce fait réparties dans diverses collections. Juste après la Première Guerre mondiale, l’exploration du site reprit, avec Reginald Campbell Thompson en 1918, puis Harry Reginald Holland Hall en 1919.

Un mandat sur l’Irak nouvellement créé à partir des dépouilles de l’Empire ottoman fut alors confié par la Société des Nations à la Grande-Bretagne, ce qui poussa les archéologues de ce pays à s’intéresser à ce territoire. À partir de 1922, Leonard Woolley mena douze campagnes de fouilles à Ur, financées par le British Museum de Londres et l’University Museum de Philadelphie : il resta sur le site chaque année pendant plusieurs mois, avec une équipe d’encadrement d’environ cinq personnes, dont un épigraphiste. De fait, la moisson de textes a été impressionnante et pas moins de six assyriologues travaillèrent sur le chantier : Sidney Smith (Ire campagne, 1922-1923), Cyril John Gadd (IIe campagne, 1923-1924), Léon Legrain (IIIe et IVe campagnes, 1924-1925 et 1925-1926), Eric Burrows (Ve à VIIIe campagnes, de 1926-1927 à 1929-1930), Chauncey Winckworth (IXe campagne, 1930-1931) et enfin Cyrus Gordon (Xe campagne, 1931-1932).

Références

[1] D. Charpin, Archives familiales et propriété privée en Babylonie ancienne. Étude des documents de « Tell Sifr », Genève/Paris, Droz/Champion, HEO 12, 1980.