Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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La première partie du cours a poursuivi l’historique des fouilles et des publications. L’étude des textes d’époque paléo-babylonienne a connu un nouvel élan à partir de 1976, lorsque fut enfin publié le rapport de fouilles que Woolley et Max Mallowan avaient achevé depuis des années (UE 7). Grâce au catalogue des objets (p. 214-254), il fut enfin possible de situer dans leur contexte archéologique les textes, qui avaient été publiés de manière typologique : documents d’archives (UET 5), exercices scolaires (UET 1, 7 et 8) ou « textes littéraires et religieux » (UET 6). Dès l’achèvement de ma thèse de troisième cycle en 1979, je me suis attelé à cette tâche, qui aboutit en 1984 à une thèse d’État dont est issu Le Clergé d’Ur, paru en 1986 [1].

On a ensuite retracé les principales découvertes effectuées lors des deux nouvelles campagnes de fouilles, à l’automne 2015 et au printemps 2017. Elisabeth Stone reprit l’exploration du quartier dit « AH », au sud-est du cœur de la ville, avec un triple objectif. Il s’agissait d’abord de parfaire notre connaissance des maisons dégagées par Woolley. La fouille a montré qu’il s’était souvent arrêté au premier niveau rencontré, sans rechercher les phases plus anciennes des demeures qu’il explorait ; c’est ainsi que de nombreuses tombes ont pu être découvertes. Le deuxième objectif était de retrouver les habitations de la fin du troisième millénaire dont les ruines devaient se trouver sous le niveau paléo-babylonien. Pour ce faire, deux sondages ont été effectués dans des secteurs déjà fouillés par Woolley : le premier (« Area 1 ») se situe au « no 1 Baker’s square », le second (« Area 2 ») dans « Niche Lane ». Ce dernier a permis la découverte d’un lot de 18 textes de comptabilité de l’époque d’Akkad, une période jusqu’à présent fort mal représentée à Ur.

E. Stone souhaita enfin élargir la zone explorée par Woolley, ce qui fut fait en bordure du quartier AH, au nord-ouest (« Area 3 ») et au sud (« Area 4 »). L’idée était que la fouille de maisons paléo-babyloniennes avec les méthodes modernes de l’archéologie permettrait de progresser dans nos connaissances de ce quartier d’habitation, grâce notamment à l’étude des restes végétaux et animaux qui ne se pratiquait pas dans les années 1930, ainsi qu’à une étude plus précise des vestiges matériels communs auxquels Woolley ne prêtait guère attention : son analyse de la céramique, par exemple, ne prenait en compte que les formes complètes et pas les tessons.

Références

[1] D. Charpin, Le Clergé d’Ur au siècle d’Hammurabi (XIXe-XVIIIe siècles av. J.-C.), Genève/Paris, Librairie Droz, HEO 22, 1986.