Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Les mesures instrumentales de la température de surface des océans montrent que le réchauffement au cours du XXsiècle est globalement parallèle à celui de l’atmosphère. Quelques séries remontent jusqu’au XIXsiècle pour certains sites portuaires. Les mesures de température des premières expéditions scientifiques, par exemple du navire HMS Challenger de 1872 à 1876, peuvent être comparées aux données récentes du programme Argo. Pour couvrir les derniers siècles, il est aussi nécessaire de faire appel à des indicateurs paléothermométriques mesurés dans des archives marines (sédiments, coraux, mollusques, etc.) ayant des résolutions temporelles variables (mensuelle à décennale).

Des dizaines de séries réparties dans les trois océans principaux ont été comparées et compilées dans le cadre du programme PAGES2k. Les moyennes montrent que l’océan de surface s’est refroidi au cours de la période historique de façon parallèle à l’atmosphère pour atteindre un minimum vers le début du XIXsiècle avant l’inversion de tendance marquée par le réchauffement mondial.

En plus des données paléocéanographiques directes, il est aussi possible d’utiliser les séries continentales dominées par les données dendroclimatiques. L’étude des covariances spatiales océan-continent pour le dernier siècle permet d’extrapoler la couverture spatiale des variations océaniques pour les périodes plus anciennes. Ceci conduit à la cartographie d’anomalies de température pour les périodes du PAG et de l’OCM. La différence de ces anomalies confirme que la période de l’OCM était globalement plus chaude que celle du PAG, notamment sur les continents (Europe et Amérique du Nord) et les océans, en particulier l’Atlantique et le Pacifique Nord. La carte des différences entre l’OCM et le PAG suggèrent la présence d’une anomalie négative (i.e. OCM plus froid que le PAG) dans la zone équatoriale du Pacifique qui serait liée à une modulation du phénomène ENSO pendant la transition OCM-PAG. Néanmoins, les séries paléocéanographiques réalisées à partir d’archives à résolution saisonnière comme les coraux massifs ne confirment pas de variation marquée du phénomène ENSO pendant le PAG.