Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
En libre accès, dans la limite des places disponibles
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Ici, les questions fondamentales ont trait aux impacts du dérèglement climatique (fonte des glaciers, désertification, aléas météorologiques, etc.), de la pollution de l’air, des sols et des cours d’eau, de la destruction massive des écosystèmes (déforestation, urbanisation, artificialisation des sols, etc.), de la surexploitation (forêts) et de la dissémination d’espèces dont certaines vont se révéler de redoutables invasives (jussie, jacinthe d’eau, Miconia, ambroisie, séneçons, etc. ; rats, animaux domestiques dans les îles, etc.). L’urbanisation (en France l’équivalent de la surface d’un département tous les 7 ans) et l’agriculture sont deux facteurs essentiels. Si quelques humains ont pu vivre sans agriculture (5 millions d’humains au début du Néolithique ?), il ne peut y avoir d’humanité (7 milliards aujourd’hui, 9 demain) sans production agricole. Actuellement, le défi est clair : comment produire plus sans augmenter indéfiniment les surfaces agricoles, sans gaspiller l’eau, sans empoisonner le consommateur, sans pesticides et insecticides toxiques, en diminuant les intrants, tout en préservant la biodiversité ? C’est un beau défi pour la recherche, qui passe aussi par la diversification et le maintien des variétés agronomiques. La Terre ne peut devenir un unique et gigantesque agrosystème et, par ailleurs, on doit pouvoir alimenter demain 9 milliards d’humains de manière plus équitable qu’aujourd’hui.

La forêt tropicale disparaît au rythme du quart de la superficie de la France par année. 93 % de la forêt « ancestrale » européenne ont disparu mais beaucoup de replantations ont lieu aujourd’hui, pas toujours avec les mêmes espèces. Les trois grands « bassins forestiers » du monde, Amazonie, Bornéo, Papouasie et Congo, sont menacés par la pression démographique et l’avancée de l’agriculture sur brûlis. Madagascar a perdu plus de 80 % de la forêt originelle qui existait à l’arrivée des humains il y a 20 000 ans. Nous devons également beaucoup plus faire avancer nos connaissances des sols. Plantes et animaux se déplacent sous l’influence du réchauffement, mais tout va trop vite et ils n’ont pas le temps de « faire la route ». La disparition des grands carnivores prédateurs, des pollinisateurs, des oiseaux, etc., ont des conséquences catastrophiques sur les écosystèmes et leurs capacités de résistance et de résilience.