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La crise systémique qui menace de désintégrer l’État Libanais, et déjà en paralyse les institutions, est-elle une simple réédition de crises antérieures qui ont jalonné, plus ou moins régulièrement, l’histoire contemporaine de ce pays ? Sans nier les régularités que l’on constate en se plaçant à un niveau très élevé (et – croyons‑nous – peu productif) d’abstraction, nous pensons qu’une approche singularisante de la crise en cours serait plus appropriée pour en cerner les mécanismes effectifs et tenter de mesurer son impact présent et, surtout, prévisible, sur le pays et son système politique.

En effet, dans la configuration de chaque crise libanaise, se trouve incorporé (à tout le moins) le « travail » du conflit précédent et de ses lendemains. C’est dire que la Guerre de 1975-1990 a bien eu lieu, que l’après-guerre qui s’est étendu sur une décennie et demie imprime aussi son cachet à la conjoncture présente qui, ayant assimilé l’une et l’autre, ne peut les répéter. En nous exerçant à aller le plus loin possible dans le démantèlement de la fameuse aporie libanaise où il est question de « Nous » et des « Autres », nous tenterons d’interroger sur la nouvelle donne intra- et intercommunautaire issue des développements des trois ou quatre dernières décennies, la vacance potentielle de la fonction d’arbitrage politique, gérée et, du même coup, dissimulée par le tuteur syrien, la conjonction inédite d’un chiisme libanais en voie de cristallisation et de l’alliance irano-syrienne – conjonction qui redéfinit les perspectives stratégiques de la donne su-mentionnée, etc.