Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Le développement d’Homo sapiens à la surface de la terre représente la deuxième grande expansion d’hominines hors d’Afrique après celle d’Homo erectus. C’est aussi la plus complète, dans la mesure où elle a abouti à une réduction drastique en termes de diversité biologique du groupe. Cependant, même si toutes les populations humaines actuelles ont une origine commune récente, elles se sont adaptées à des environnements très divers et parfois extrêmes. Depuis longtemps, on s’est interrogé sur l’origine des différences observées entre les hommes vivant dans différentes contrées du globe. Au Siècle des lumières, bien avant le succès des théories évolutionnaires, les débats entre monogénistes et polygénistes faisaient déjà rage, teintés de préoccupations philosophiques et religieuses. On peut y voir la source des controverses plus récentes de la paléoanthropologie du XXsiècle. De Franz Weidenreich (1873-1948) à Milford Wolpoff, les modèles « multirégionaux » ont longtemps prévalu. Ils mettaient l’accent sur l’héritage génétique de formes locales non modernes présumées ancestrales des groupes actuels et soutenaient donc une diversité très ancienne des hommes modernes. Pourtant, dans les dernières décennies du siècle, ce sont les modèles monocentriques qui ont finalement été largement acceptés. Tandis que la paléontologie humaine établissait une ancienneté plus grande de notre espèce et sa contemporanéité avec des formes telles que les Néandertaliens, des données génétiques de plus en plus nombreuses et détaillées démontraient son origine africaine.