Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Le développement de l’homéothermie – le maintien d’une température corporelle constante – a été l’une des étapes les plus marquantes de la prise d’indépendance de la vie par rapport au milieu ambiant. Plusieurs groupes de vertébrés, notamment les dinosaures et les oiseaux, l’ont acquise mais c’est chez les mammifères qu’elle est sans doute la plus achevée. À la base du cerveau, l’hypothalamus est un véritable centre de contrôle de la température capable de déclencher des réactions efficaces de l’organisme pour lutter contre tout réchauffement ou refroidissement excessif. La capacité de transpiration, grandement facilitée par la perte de la pilosité corporelle, est très développée chez l’homme, sans doute en relation avec son adaptation à la course d’endurance. La phylogénie des parasites du système pileux permet de retracer la chronologie des évolutions qui ont mené de la perte de la fourrure au développement du vêtement chez les hominines. Les modifications du rapport entre masse et surface corporelle représentent une importante possibilité d’adaptation à des environnements climatiques différents. Et, chez l’homme comme chez d’autres mammifères, on observe des variations importantes des proportions corporelles en fonction de l’environnement. Au cours du Pléistocène, ces proportions ont aussi varié d’un groupe à l’autre en fonction des contraintes climatiques. Le développement de la graisse brune, riche en mitochondrie, est une de ces adaptations qui permet de lutter contre le risque d’hypothermie chez les nouveau-nés humains. Dans les phases tardives du Paléolithique, la capacité à construire des habitations et à fabriquer des vêtements complexes ont joué un rôle essentiel dans la colonisation des milieux péri-arctiques par les Homo sapiens modernes.