Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
En libre accès, dans la limite des places disponibles
-

Résumé

Dans presque toutes les familles de Primates, on observe la consommation occasionnelle de petits vertébrés. Des catarhiniens tels que les babouins capturent et consomment des mammifères de la taille d’une jeune antilope. Mais c’est surtout chez les chimpanzés que le comportement de chasse est le plus fréquemment observé et le plus complexe dans sa mise en œuvre. Comme les hommes, ces grands singes montrent une attirance certaine pour la viande, même si elle n’est pas indispensable à leur physiologie. Cette attirance est d’autant plus remarquable que le comportement de prédation présente un certain coût en termes énergétiques et en termes de risque (échec de la chasse, blessure, mortalité). La présence ancienne de comportements de prédation dès avant la divergence homme-chimpanzé est donc probable. Il n’en reste pas moins que les grands singes non humains ont une alimentation essentiellement végétale à laquelle ils adjoignent la consommation d’insectes et de larves. Chez les chimpanzés, on observe une grande variété de comportements d’une région à l’autre et d’un groupe à l’autre. C’est notamment vrai en ce qui concerne la chasse aux petits mammifères, et particulièrement celle des singes tels que les colobes rouges. Elle est beaucoup plus développée dans certaines populations que dans d’autres et a été particulièrement étudiée à Gombe (Tanzanie). C’est une activité collective qui est surtout le fait des mâles, les meilleurs chasseurs étant aussi les principaux consommateurs de viande. Lorsque les femelles capturent des proies, elles font face à un plus grand risque que les mâles de se les faire dérober par eux, surtout quand ceux-ci sont nombreux dans le groupe.