Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
En libre accès, dans la limite des places disponibles
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Gavées de marchés publics après 1945, les grandes figures françaises de l’architecture moderne infiltrent l’École des beaux-arts, sans que le système en soit modifié pour autant, et ne se soucient guère de construire un discours théorique ou critique, comme le font au même moment leurs homologues italiens. Pendant que les chantiers de la reconstruction s’étirent en longueur, l’Afrique du Nord offre à de jeunes professionnels exclus de la commande en métropole l’occasion de réaliser une série de programmes expérimentaux, dont certains se fondent sur l’observation attentive des modes de vie populaires.

Dans la France des débuts de la guerre froide, l’architecture devient un enjeu politique, et la discussion sur les formes modernes s’engage à la fois au sein d’un parti communiste où le réalisme socialiste ne fait nullement l’unanimité et parmi certains catholiques, chez qui les Dominicains de la revue L’Art sacré s’attachent à promouvoir des édifices novateurs.

Les constructions religieuses offrent un terrain privilégié aux tentatives lancées par Le Corbusier et André Bloc en vue d’une « synthèse des arts » – slogan dont l’ambiguïté est une des principales vertus. Parallèlement, une autre synthèse est à l’ordre du jour, celle que réalisent architectes et ingénieurs dans les grandes opérations où les prouesses structurales sont nécessaires.

C’est une autre direction que proposent les projets d’Édouard Albert et surtout de Jean Prouvé, lequel parvient un temps à concilier ses recherches et la production industrielle pour imaginer et réaliser des constructions légères, au diapason de l’invention technique que symbolisent la Citroën DS 19 et la Caravelle.