Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
En libre accès, dans la limite des places disponibles
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Au début des années 1950, l’action du ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme conduit par Eugène Claudius-Petit, avec l’aide de Pierre Dalloz et de Paul Herbé, aboutit à forcer le passage de la production de logements à l’âge industriel, au travers de marchés négociés avec les grandes entreprises.

Déployés selon les grandes compositions de leurs plans-masses, les grands ensembles font appel selon les cas à la technique du coffrage-tunnel récupérable, ou aux panneaux préfabriqués de Raymond Camus, dont les brevets sont exportés dans le monde, et que seuls de rares concepteurs, comme Jean Dubuisson, parviennent à utiliser avec finesse.

Engagés à partir de 1953 dans la critique de l’orthodoxie des Congrès internationaux d’architecture moderne, et armés de leurs expériences en Afrique du Nord, Georges Candilis et une poignée de jeunes professionnels font écho aux recherches menées en Europe par les membres du Team 10 et proposent des morphologies alternatives à ceux des plans axiaux ou sériels des grands ensembles.

En dépit de l’engagement de certaines revues comme Elle ou La Maison française, et de l’image séduisante, quoique ambiguë, qui est la sienne dans le film de Jacques Tati Mon Oncle, la maison moderne reste pendant ce temps une rareté, portée exclusivement par une clientèle originale autant que marginale.

En complément à la production des grands ensembles des banlieues, la rénovation des centres s’amorce. Dans le cas de Paris, les opérations de la Défense, du Front-de-Seine et de Maine-Montparnasse marquent un saut d’échelle dans les transformations urbaines, matérialisant un urbanisme dans lequel le sol artificiel des dalles se superpose à la ville ancienne.