Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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À l’intérieur du dispositif de l’amerikanizm, les années 1920 voient apparaître un certain chikagoizm, expression de la fascination diffuse pour tous les produits techniques et culturels d’une Amérique perçue à distance.

Mais ce que l’on pourrait appeler le detroitism n’est pas moins important. Pendant que l’écrivain Sergueï Trétiakov déplore la « pickfordisation » de la culture de masse, soumis à l’empire d’Hollywood, et propose sa prompte « fordisation », les techniques de production des automobiles et des tracteurs de Detroit sont reproduites, et jusqu’aux produits eux-mêmes. La version russe du tracteur Fordson devient le symbole le plus courant de la mécanisation de l’agriculture, faisant figure de star dans les films d’Eisenstein ou d’Alexandre Dovjenko.

Après le lancement du premier plan quinquennal en 1928, stratégie dans laquelle les méthodes de gestion des entreprises américaines jouent un rôle décisif, l’URSS s’engage dans le transfert direct de l’architecture industrielle de Detroit, où l’agence d’Albert Kahn élabore des centaines d’usines. Couvrant le pays de Moscou à la Sibérie, elles formeront l’ossature productive du pays, tandis que pour des décennies les méthodes de projet de ces édifices suivront les standards de Kahn.