Amphithéâtre Guillaume Budé, Site Marcelin Berthelot
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Résumé

2.6.2. La comédie : les destins croisés d’Aristophane et de Ménandre (suite)

Déclin de Ménandre dû à l’inadéquation de plus en plus profonde entre la langue de Ménandre et les goûts linguistiques de l’Antiquité tardive ?
Cette explication repose sur un passage du grammairien atticiste Phrynichos (Eklogê, 394), mais l’argument ne peut être retenu puisque les auteurs de manuels de rhétorique continuent à faire de Ménandre une référence en matière de langue et de discours.

Les Sentences de Ménandre n’auraient-elles pas asphyxié les comédies de Ménandre ?
La compilation d’un recueil des maximes prétendument extraites du théâtre de Ménandre au Ier siècle a connu un tel succès qu’elle a conféré à Ménandre la stature à la fois d’un sage et d’un maître d’éloquence et a conduit à en faire l’un des auteurs les plus mis à profit par les maîtres d’école pour ses sentences (gnômai). Mais cela explique-t-il pour autant que l’on ait cessé de lire ses comédies ?

En réalité, le traitement des données statistiques de façon relative permet de mettre en lumière un remarquable maintien de Ménandre sur toute la période, montrant que la popularité croissante des sentences n’affecte en rien la lecture des comédies du même auteur.

2.7. La prose

2.7.1. Les orateurs

Des grands orateurs attiques, seuls Démosthène et Isocrate continuent durablement à être lus, Isocrate dépassant même Démosthène au VIsiècle : la dimension de philosophos dont il se voit investi l’amène à devenir un modèle d’éloquence mis au service de l’édification morale. Quant aux représentants de la Seconde Sophistique, on note qu’Aelius Aristide est encore très apprécié à l’époque tardive : outre leur valeur rhétorique, ses discours présentent un intérêt historique (ils traitent avec nostalgie de l’âge d’or de l’hellénisme) qui en fait un support pédagogique de premier choix.