Amphithéâtre Guillaume Budé, Site Marcelin Berthelot
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Les prothèses visuelles visent, chez des patients rendus aveugles par dégénérescence des cellules photoréceptrices de la rétine, à restaurer une vision utile (lecture, mobilité), ce qui implique de recouvrer une capacité de détection de la lumière et une capacité de discrimination.

Compte tenu de la persistance, dans des affections comme la rétinopathie pigmentaire et peut-être la dégénérescence maculaire liée à l’âge, des neurones internes de la rétine et surtout de leur connexion au cerveau, la possibilité de restaurer une sensation visuelle par stimulation électrique des circuits neuronaux restants a été envisagée de longue date.

Il y a une vingtaine d’années, il a été démontré par Mark Humayun que la stimulation électrique de la rétine permettait de déclencher des sensations lumineuses de type de phosphène, ce qui a permis, dans un premier temps, dans la lignée des travaux sur les implants cochléaires, de proposer la mise en place d’implants à résolution limitée, initialement 16 électrodes, puis plus récemment 50 à 60 électrodes afin de restaurer des sensations visuelles élémentaires.

Les systèmes utilisés comportent une caméra de détection des images, leur traitement informatique avec leur optimisation, la connexion à un émetteur, puis une antenne suturée sur l’œil reliée par un câble comportant une soixantaine de fibres ou plus à une puce épirétinienne. Ils ont permis chez un certain nombre de patients, lors d’essais cliniques pilotes, de démontrer la récupération de certaines fonctions visuelles comme la capacité de détection de certains objets, de trottoirs, de bords, de portes, et éventuellement la lecture de caractères de grande taille voire de mots de longueur courte.