Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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On fait d’abord retour à la basilique Sant’Ambrogio de Milan pour y analyser l’autel d’or commandé par l’évêque Angilbert II (v. 830) et les tituli de la Vita ambrosii : douze images, douze éclats de vie. La Vita ambrosii est la source quasi unique de l’hagiographie ambrosienne. Présenter la figure de son biographe, Paulinus diaconus, ne peut se faire sans évoquer le dédicataire de l’œuvre : « Vénéré père Augustin, tu me demandes à moi aussi de retracer la vie du très bienheureux Ambroise, évêque de l’Église de Milan » (Vita ambrosii, 1). Augustin est l’inventeur d’Ambroise : à travers le récit de leur rencontre, on évoque le « platonisme renversé » d’Ambroise (d’après l’expression d’Hervé Savon), mais aussi le portrait en action d’un homme de gouvernement. L’œuvre de Paulin de Milan est donc ressaisie à la fois dans l’histoire de la biographie chrétienne en Italie, comme jalon crucial du passage des Passiones aux Vitae (reprenant ici les travaux de Stéphane Gioanni) mais aussi dans la tradition antique profane de la biographie narrative analysée par Glen Bowersock dans Le Mentir-vrai dans l’Antiquité. On suggère de s’inspirer de la démarche de Roland Barthes en cherchant les « biographèmes » ambrosiens qui peuvent construire le récit de vie comme anamnèse ou « contre-marche ».

Sommaire

  • Retour à la basilique Sant’Ambrogio de Milan : l’autel d’or commandé par l’évêque Angilbert II (V. 830) et les tituli de la Vita ambrosii
  • Douze images, douze éclats de vie
  • La Vita ambrosii et rien d’autre (ou presque) : pourquoi s’en contenter si longtemps ?
  • Vies latines, vies grecques : remarque sur la simplicité d’un dossier hagiographique
  • Ambroise et sa sœur Marceline : une théologie de la virginité
  • Ambroise et son frère Satyrus : deux oraisons funèbres, un monde qui bascule
  • Augustin inventeur d’Ambroise : le récit d’une rencontre
  • Ambroise lecteur, qui attire en se retirant
  • Le platonisme renversé d’Ambroise (Hervé Savon, Saint Ambroise devant l’exégèse de Philon le Juif)
  • Augustin, « un échec catastrophique du système pédagogique de l’Antiquité tardive » (Peter Brown, La vie de saint Augustin)
  • La découverte d’un moi clivé : « Or vraiment j’étais un tout, et c’est mon impiété qui m’avait divisé contre moi-même » (Augustin, Confessions [V, 10, 18])
  • « Vénéré père Augustin, tu me demandes à moi aussi de retracer la vie du très bienheureux Ambroise, évêque de l’Église de Milan » (Vita ambrosii, 1)
  • Paulinus diaconus : qui est-il ? Quand écrit-il ? 412 ou 422 ?
  • Un banquet à Carthage : écrire pour ne pas laisser s’amoindrir et s’abaisser la mémoire (detraheret)
  • L’épreuve pélagienne et la crise d’identité chrétienne (Robert Markus, Au risque du christianisme)
  • Des Passiones au Vitae : Paulin de Milan et la biographie chrétienne en Italie
  • Le portrait en action d’un homme de gouvernement, « très saint évêque de l’Église de Milan »
  • L’élection épiscopale de 374 : « Ils s’entendirent soudain sur son seul nom dans une unanimité étonnante et incroyable » (Vita ambrosii, 6)
  • Prodiges, miracles, apparitions : le merveilleux contenu dans la Vita ambrosii
  • Paulin de Milan et la tradition antique profane de la biographie narrative (Glen Bowersock, Le mentir-vrai dans l’Antiquité. La littérature païenne et les évangiles)
  • Vies parallèles ou biographie plurielle d’une seule personne ?
  • « Des “biographèmes”, dont la distinction et la mobilité pourraient voyager hors de tout destin et venir toucher, à la façon des atomes épicuriens, quelques corpus futurs, promis à la même dispersion » (Roland Barthes, Sade, Fourrier, Loyola)
  • Le récit de vie comme anamnèse ou « contre-marche » : à la recherche des biographèmes ambrosiens

Références