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Patrick Boucheron présente son cours dans la série les courTs du Collège de France

En abordant « le long Moyen Âge d’Ambroise de Milan », le cours de l’année précédente visait cette période si ancienne (le Moyen Âge) où un souvenir plus ancien encore (Ambroise de Milan) s’obstinait à revenir pour hanter le présent, un passé qui ne cessait de recommencer, qui se transformait en recommençant, mais qui en retour relançait et transformait le temps politique. Ce jeu des formes, continuellement actif, vivace, énergique est le contraire en somme d’une tradition, qui encombre le présent d’un passé insistant, obstiné, inerte ; le contraire d’un passé qui ne passe pas puisque, lors de l’année 2015-2016, il ne fut question que de passages, de luttes, de réminiscences, de spectres, de promesses (de tout ce dont rêvait Walter Benjamin dans, précisément, Le livre des passages). Ce jeu des formes est une configuration politique, c’est-à-dire très exactement la mise en présence de plusieurs fictions politiques. « Souvenirs, fictions, croyances » : c’était la première partie du titre de l’année dernière. En ciblant le moyen terme, à l’articulation du triptyque, « fictions », on ne cherche peut-être rien d’autre que tenter de répondre à cette question : que croit-on vrai de ce dont on se souvient ?

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