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Pour cette seconde année consacrée au thème des « inventions du politique », l’ambition du cours demeure la même : proposer une théorie générale non pas du système des pouvoirs médiévaux mais de son inventivité politique – et ce à partir justement des conditions de sa réactualisation contemporaine, de la manière dont ils peuvent aujourd’hui encore se rendre disponibles (et donc vulnérables) à nos propres hantises, disons s’y exposer.

Autrement dit, il s’agit moins de se faire le chroniqueur enthousiaste des constructions institutionnelles que le sobre cartographe des situations d’émergence du politique – là où on ne l’attend pas nécessairement, là où il ne s’énonce pas le plus bruyamment, mais à bas bruit, à pas feutrés. La proposition d’ensemble consiste donc toujours à ne pas se laisser sidérer par les situations d’effervescence, la majesté des commencements, l’histoire héroïque des grands embrasements, mais de comprendre l’expérience politique dans sa durée – son usure, sa mémoire, ses reprises, ses relances, ses remords, ses recommencements.

D’où la perspective générale qui anime cette suite d’études de cas, puisés cette année pour l’essentiel dans l’histoire urbaine et politique de l’Italie, du XIIIe au XVIe siècle, en faisant porter l’accent sur les rapports entre expérience et narration, on cherche à les écarter davantage qu’à les confondre. Pour le dire simplement : il faut qu’il y ait récit pour que s’ouvre une fenêtre sur ce qui s’est passé, mais ce qui se passe n’est pas le récit – la narration rend possible l’expérience, l’expérience n’est pas structurée comme une narration.

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