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Par expérience communale, on peut entendre trois choses. La première est l’expérimentation politique d’un gouvernement du commun. Elle se manifeste à certains moments de l’histoire, précipitant des formes politiques plus ou moins durables, notamment dans les régimes urbains. Mais elle constitue aussi une potentialité du devenir historique de toute société politique. Il existe donc une histoire discontinue de ces expériences qui ne se laisse pas circonscrire dans le grand récit de l’histoire de la souveraineté, et c’est cette tradition transmise, rêvée, constamment réinventée, qui forme, en sa deuxième acceptation, l’expérience communale. Mais on l’entendra également ici comme expérience sensible, dans un sens travaillé par l’histoire des émotions politiques : en quoi faire commune affecte-t-il les vies de ceux qui s’y engagent ou s’y abandonnent ? 
Le séminaire prendra cette année encore la forme d’un atelier collectif transdisciplinaire destiné à faire porter sur certaines expériences historiquement situées (la cité grecque, les villes médiévales, la Commune insurrectionnelle) le regard de l’histoire, de l’anthropologie, de la sociologie et de la philosophie politique, et ce pour préparer un questionnaire théorique qui pourra être, l’année suivante, testé sur l’histoire de l’Italie communale.

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