Salle 2, Site Marcelin Berthelot
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Le cinquième cours intitulé : « Homéostasie de l’interface hôte-commensaux : furtivité et/ou tolérogénèse active ? » visait à établir une véritable vision intégrée et dynamique des mécanismes permettant la tolérance du microbiote commensal en dépit de la reconnaissance de ses composants bactériens par le système immunitaire inné et adaptatif. « Combattre l’ignorance pour apprendre la tolérance » était lethème finalement hautement sociétal de cette présentation qui a décrit de façon intégrée les facteurs bactériens, épithéliaux et immunitaires se conjuguant pour établir la tolérance de ces flores. Toute rupture de ces mécanismes homéostatiques de tolérogénèse peut conduire à des pathologies, en particulier inflammatoires. C’est le cas des maladies inflammatoires de l’intestin (MICI). Le séminaire donné par Jean-Pierre Hugot illustrait ce dernier point. Le présentateur a en effet été l’un de ceux qui les premiers ont démontré qu’un fort pourcentage de maladies de Crohn familiales, une MICI d’incidence croissante dans nos populations, étaient liés à une mutation dans nod2/card 15, un gène codant pour une protéine cytosolique dont notre groupe a concurremment montré qu’elle était un senseur du muramyldipeptide (MDP), un composant du mur bactérien ou peptidoglycane. Nous avions montré, en collaboration, que ces mutations entraînaient une perte de fonction de Nod2, incapable, même en présence de son agoniste MDP, d’activer les voies innées de signalisation pro-inflammatoire NF-κB et MAPKinases. Ce travail de génétique humaine et ceux qui l’ont suivi ont donc confirmé que la perte d’un mécanisme de reconnaissance de la flore bactérienne pouvait conduire à une rupture, parfois dramatique, de l’homéostasie et du processus de tolérance.