Amphithéâtre Guillaume Budé, Site Marcelin Berthelot
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Le premier cours, intitulé « Une barrière au cœur de l’émergence infectieuse : la barrière d’espèce », traitait de la barrière la plus complexe et sans doute la moins bien définie qui soit. Il s’agissait en effet, dans ces périodes où l’émergence de nouvelles maladies et/ou de nouveaux pathogènes est un phénomène si aigu, de mieux comprendre comment un microorganisme pathogène, adapté le plus souvent à une ou plusieurs espèces animales, pouvait « sauter » et s’établir dans l’espèce humaine. À l’aide de modèles bien étudiés, les grandes étapes du saut d’espèce ont été reprises et analysées : conditions de facilitation du contact, apparition d’animaux réservoirs en contact étroit avec l’homme, partage de récepteurs primaires au niveau des grandes barrières de l’organisme, de la muqueuse respiratoire en particulier, capacité de réplication dans l’hôte humain. Ces deux propriétés sont essentielles pour le succès d’une émergence virale. Leur extrême complexité rend cependant difficile leur modélisation car elles répondent à de nombreuses étapes pas toujours élucidées et difficile à modéliser en termes moléculaires, cellulaires et immunologiques chez la souris du fait de la nécessité d’introduire un très grand nombre de transgènes humains (échec de la modélisation de l’infection VIH chez la souris, par exemple). Ce cours a par ailleurs insisté sur le fait qu’il n’y avait pas d’émergence infectieuse sans capacité de dissémination interhumaine. Or cette dernière propriété, si elle est bien mesurée par des paramètres tels le facteur de reproduction (Ro), est encore très mal connue pour ce qui concerne les aspects fondamentaux de sa dynamique.