Amphithéâtre Maurice Halbwachs, Site Marcelin Berthelot
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Certaines espèces bactériennes comme Neisseria meningitidis et Streptococcus pyogenes ne présentent pas d’augmentation significative de leur résistance à la pénicilline et ses dérivés en dépit de la tendance globale. La compréhension de cet « heureux » phénomène pourrait par ailleurs nous renseigner sur la signification écologique de la résistance et offrir des angles d’attaque intéressants pour son contrôle. Le métabolisme du peptidoglycane, la structure de base du mur bactérien, sa synthèse et son renouvellement sont au cœur de cette question. Ces bactéries se situent en effet, dans leur niche humaine, dans un équilibre complexe impliquant la bactérie, la définition de sa forme, sa physiologie et son métabolisme, la perception par l’hôte de ces bactéries et l’intensité de sa réponse (immunité innée, inflammation), la pression sélective des antibiotiques (bêta-lactamines dans ce cas) et la sélection consécutive de micro-organismes résistants du fait de la sélection de modifications dans les cibles que sont le effecteurs de la synthèse du peptidoglycane. Il apparaît que, dans ces espèces particulières, ces modifications ont un fort coût d’adaptation (« fitness cost ») qui s’avère contre-sélectif quant à la capacité de survie dans l’hôte et de résistance à ses défenses. Cette notion de coût d’adaptation très visible dans ces deux espèces est peut-être un phénomène plus général qu’il convient d’explorer et éventuellement d’exploiter afin de contre-sélectionner les bactéries porteuses de résistances multiples.

Intervenants

Ivo Gomperts-Boneca

Institut Pasteur