Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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La quatrième leçon a décrit les expériences exploitant le blocage de Rydberg, évoqué à la première leçon, pour réaliser de l’intrication et des portes quantiques entre atomes. Une condition essentielle pour mener à bien ces expériences est de pouvoir contrôler avec précision la position des atomes. On a commencé par rappeler les méthodes générales de manipulation des atomes refroidis par laser qui constituent la première étape nécessaire de toutes ces expériences. Les atomes sont refroidis dans une mélasse optique ou dans un piège magnéto-optique (MOT) réalisé avec des faisceaux laser résonnants ou quasi résonnants sur une transition entre le niveau fondamental des atomes et un niveau de résonance optique. On choisit une configuration formée de couples de lasers contra-propageants, dans les trois directions de l’espace, de façon à confiner les atomes dans toutes les directions. Dans le cas du piège MOT, des gradients de champ magnétique sont ajoutés pour assurer le confinement spatial des atomes dans un volume relativement étendu. Les atomes sont détectés par la lumière de fluorescence qu’ils émettent, à une fréquence voisine de celle des lasers, dans la mélasse optique ou dans la MOT.

Afin d’isoler deux atomes seulement à une distance bien définie l’un de l’autre, on superpose à la mélasse ou à la MOT deux « pinces optiques » constituées de deux faisceaux laser fortement focalisés et désaccordés vers le rouge de la transition optique des atomes. On réalise ainsi deux pièges optiques très profonds, exploitant la force dispersive dipolaire que les gradients d’intensité lumineuse non-résonnante exercent sur les atomes. Certains des atomes de la MOT ou de la mélasse tombent dans ces pièges, de façon aléatoire. S’il y tombe plus d’un atome, les collisions assistées par la lumière laser de détection résonnante les portent très rapidement dans des niveaux non-piégeants et ils sont exclus du piège. Celui-ci ne peut ainsi contenir en présence de lumière de détection que zéro ou un atome. Cette lumière, provenant de la MOT ou de la mélasse, peut être éteinte après capture des atomes et rallumée à volonté pour les détecter ultérieurement. On peut ainsi isoler les événements aléatoires ou aucun atome n’est piégé, ceux ou un seul des deux pièges est alimenté et enfin ceux ou chaque piège contient un atome, situation nécessaire pour opérer une porte quantique.