Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Le psychologue ne peut se dispenser de comprendre les bases fondamentales des méthodes d'imagerie qu'il envisage d'utiliser. Après un bref rappel historique, soulignant les contributions conjointes de la physique fondamentale et des études du métabolisme cérébral, le cours s'est donc attaché à décrire les principes théoriques et pratiques de la méthode dominante actuellement, l'imagerie fonctionnelle par résonance magnétique (IRMf).

Sur le plan physique, la résonance magnétique nucléaire consiste en l'absorption par un noyau atomique pourvu d'un spin non-nul (fréquemment le proton), d'un rayonnement électromagnétique d'une fréquence particulière, en présence d'un champ magnétique. Le retour à l'équilibre des spins entraîne l'émission d'une onde électromagnétique mesurable à distance, dont les constantes de relaxation (T1, T2) caractérisent différents tissus. L'utilisation de gradients de champ magnétique permet de sélectionner une coupe, et de coder en fréquence et en phase l'origine spatiale des signaux à l'intérieur de cette coupe.
Ces principes sont à l'origine de l'IRM anatomique, exploitée depuis plusieurs décennies dans de nombreux hôpitaux. Mais comment rendre le signal de résonance magnétique sensible à l'activité cérébrale ? Ogawa et ses collaborateurs ont exploité le fait que la déoxy-hémoglobine est paramagnétique et perturbe le signal RMN (effet sur le T2 apparent ou T2*). Les travaux des groupes de Sherrington, Sokoloff, et Raichle avaient, depuis fort longtemps, montré que des modifications des paramètres hémodynamiques accompagnent l'entrée en activité du cortex. L'activité cérébrale peut donc être mesurée indirectement par ce que l'on appelle l'« effet BOLD » (Ogawa, Lee, Kay, & Tank, 1990), une chaîne causale complexe dont les mécanismes biophysiques et moléculaires restent imparfaitement compris, dans laquelle l'activité cérébrale entraîne :

  • une surconsommation d'oxygène, mais également une augmentation du débit sanguin ;
  • une augmentation du ratio oxy-/déoxy-hémoglobine ;
  • une diminution de la susceptibilité magnétique ;
  • une augmentation du paramètre T2* et donc du signal IRM.