Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Il est vraisemblable que « dans la nature, la pensée non-conscience [soit] la règle plutôt que l'exception » (Bargh et Morsella, 2008). Le psychologue qui souhaite étudier les opérations non-conscientes n'a que l'embarras du choix : nous n'avons pas conscience des causes de nos comportements, de l'architecture de notre système cognitif, des algorithmes que nous employons, de certains attributs perceptifs, voire de la présence même de certains stimuli subliminaux ou inattendus.

Le cours 2009 a passé en revue les grandes conditions expérimentales sur lesquelles se concentre la recherche actuelle sur les opérations non-conscientes. Les illusions visuelles offrent un vaste domaine dans lequel notre perception est vigoureusement influencée par divers indices (contraste, perspective, binocularité, etc.) auxquels nous n'avons aucun accès conscient, bien qu'ils entrent parfois en conflit avec nos actions. La bistabilité de la perception, illustrée par le cube de Necker ou l'illusion du vase et du visage, souligne que notre conscience n'a accès qu'à une fraction des interprétations que notre système visuel calcule pourtant en parallèle. Parmi les situations de bistabilité, la rivalité binoculaire, dans laquelle des images distinctes sont présentées à l'œil droit et à l'œil gauche, fait l'objet d'études intensives. L'image non perçue induit des effets d'adaptation et des activations cérébrales visuelles précoces qui démontrent qu'elle subit un intense traitement non-conscient. D'autres paradigmes apparentés, la suppression par un flash (Wilke, Logothetis & Leopold, 2003) et sa variante continue (Tsuchiya & Koch, 2005) présentent le grand intérêt de permettre la présentation prolongée de stimuli qui, pour autant, demeurent non-conscients.