Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Est-il approprié de parler de « langage musical » ? En 1973, dans une série de conférences à Harvard, le compositeur Leonard Bernstein appelle les chercheurs à proposer une grammaire musicale comparable à la « grammaire générative » de Noam Chomsky. En réponse, le compositeur musicologue Fred Lerdahl s’associe au linguiste Ray Jackendoff pour proposer Une théorie générative de la musique tonale (1983). La théorie postule l’existence de quatre structures, toutes hiérarchiques :

  1. Le groupement : motifs, phrases musicales, etc.
  2. La structure métrique : la pulsation et ses multiples.
  3. La réduction de l’empan temporel (time-span reduction [TSR]), qui s’appuie sur les deux niveaux précédents pour former un arbre temporel avec plusieurs niveaux d’enchâssements.
  4. La réduction prolongative (prolongational reduction [PR]) fondée sur l’augmentation ou la réduction de la tension tonale.

Ces deux dernières structures sont supposées être organisées suivant des arbres binaires et, en ce sens, elles ressemblent fortement aux structures postulées par les linguistes. Katz et Pesetsky vont jusqu’à proposer une vision extrême : les lexiques des structures musicales et linguistiques diffèrent, mais les structures syntaxiques sont les mêmes.