Salle 5, Site Marcelin Berthelot
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Dans l’histoire de la réception du darwinisme au sein de l’Église catholique, la volonté des théologiens de parvenir trop vite à une quiétude dans les rapports « biologie-théologie » (pour éviter une nouvelle « Affaire Galilée ») va parfois amener à construire des lectures philosophiques des données scientifiques, qui « mettent sous le tapis » des éléments essentiels du darwinisme, pour se conformer naïvement aux contraintes théologiques. Il ne s’agit plus de faire se rejoindre directement science et théologie, mais on les accorde ici en construisant entre elles un champ philosophique ad hoc qui malheureusement oblitère certains aspects novateurs et essentiels des sciences. Ceci porte au jour une nouvelle forme de concordisme, plus subtil, mais qui annule l’originalité des acquis scientifiques en leur faisant endosser une signification philosophique inadéquate.

L’enjeu du débat que posent ces histoires de scientifiques croyants dont nous évoquerons les itinéraires, est de savoir comment l’on peut construire un cadre philosophique logiquement cohérent qui, tenant compte le plus possible des acquis scientifiques (mais sans les tordre !), satisfait les contraintes induites par le cadre théologique que l’on a adopté.

Cette « articulation du sens » comme l’appelait Jean Ladrière, est une entreprise respectable, mais qui n’est pas gagnée d’avance et qui doit être reprise à chaque moment du progrès des sciences et de l’approfondissement de l’herméneutique théologique ou scripturaire si l’on se situe dans une tradition du livre.