Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Résumé

Afin de circonscrire le profil de l’Agathos daimōn, une incursion s’impose du côté de la paire, voire du couple, qu’il forme avec l’Agathē Tychē, la « Bonne Fortune ». Pour ce faire, une étape préliminaire consiste à analyser les premières occurrences de la Tychē divinisée dans la poésie archaïque, d’Hésiode à Pindare, en passant par Alcman. En tant qu’Océanine chez Hésiode, Tychē est associée aux dons liés à l’humidité fécondante de son géniteur. Alcman en fait la fille de Prométhéa, la « Prévoyance », et l’associe à la bonne marche des sociétés humaines, tandis que Pindare voit en elle la plus puissante des Moires, soulignant aussi le caractère imprévisible de son action. Le « Bon daimōn » et la « Bonne Fortune » sont respectivement l’action divine pourvoyeuse de bienfaits et son accomplisse­ment, au sens de la concrétisation de cette action dans la vie des humains. Un relief mis au jour au Pirée permet d’enrichir cette association car les divinités destinataires de la dédicace sont « Zeus Epiteleios Philios, Philia, la mère du dieu, et Tychē Agathē, sa femme » (IG II² 4627). On pressent que le Zeus « Qui accomplit (des bienfaits) et Amical » est ici très proche de l’Agathos daimōn.