Amphithéâtre Guillaume Budé, Site Marcelin Berthelot
En libre accès, dans la limite des places disponibles
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Résumé

Bien que son influence sur les non-initiés à la culture japonaise demeure importante, L’Empire des signes de Roland Barthes est souvent considéré par les spécialistes, sinon comme le fruit d’un pur fantasme, tout au moins comme la manifestation imaginaire d’un sémiologue hors pair. Cependant, compte tenu de sa répercussion sur certains romanciers contemporains comme Philippe Forest, les « traits » repérés par Barthes dans la culture japonaise nous semblent mériter d’être examinés plus sérieusement et dans le contexte des années 60-70 où la French Teory commença à se faire connaître au Japon. 

Nous proposons donc une lecture du livre mythique barthésien qui a fait couler beaucoup d’encre, en le mettant en parallèle avec les textes de Shûichi Katô, écrivain japonais, dont l’Histoire de la littérature japonaise fait autorité dans le milieu des japonologues. Il s’agit d’un observateur exceptionnel de la civilisation française au Japon et d’un historien singulier de la culture japonaise. Barthes et Katô ont de nombreux points communs : ils appartiennent à la même génération, génération située après Sartre et l’existentialisme ; polygraphes, ils publient de nombreux ouvrages transdisciplinaires dont les textes sur le Japon qui nous intéressent ici. Cependant, malgré leurs intérêts similaires, curieusement, leurs chemins ne se sont jamais croisés, ce qui nous interpelle. A travers une réflexion sur le sens de cette rencontre manquée et à travers une lecture croisée de leurs ouvrages, on trouvera, tout d’abord, deux idées diamétralement opposées de la littérature, dans la mesure où pour Katô la littérature doit être chargée de sens alors que pour Barthes le charme et la qualité du haïku consistent précisément dans « l’exemption du sens ». Toutefois, en approfondissant l’analyse, nous croyons découvrir certaines similitudes dans leur vision de la culture japonaise.

Intervenants

SAWADA Nao

Professeur à l'université Rikkyō, Tokyo