Conférencier invité

Le génie et ses vicissitudes : une histoire française du XVIIIe siècle à nos jours

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Présentation

Si la France fait figure d’exception parmi les autres pays européens par l’absence de génie individuel censé la représenter à l’échelle nationale – ainsi Shakespeare pour l’Angleterre, Dante pour l’Italie ou bien Goethe pour l’Allemagne –, la question du génie constitue néanmoins une préoccupation récurrente et majeure dans son histoire culturelle. C’est un sujet qui, pour diverses raisons que je propose d’étudier dans ces conférences, s’attire une très grande variété de commentaires philosophiques, littéraires, médicaux et autres.

Les vicissitudes dont il est question dans mon titre proviennent pour la plupart de ces commentaires, le génie ayant servi de matière à commentaire plutôt que de réalité établie dont on pourrait éventuellement cerner toujours mieux les caractéristiques objectives. Non pas que les définitions manquent. Mais la question du génie est régulièrement marquée par les contradictions et les complications qu’elle a tendance à susciter. Qu’il soit abordé dans une perspective positive ou négative, le génie se trouve régulièrement impliqué, voire empêtré, dans des phénomènes qui au premier abord lui sont apparemment opposés, mais qui finissent par en problématiser la conception, à savoir : l’autre dont il dépend pour sa reconnaissance, la pathologie, et l’imposture. C’est autour de ces trois « vicissitudes » que s’organisera l’analyse, ce qui aura l’avantage de relier entre elles des discussions concernant le génie qui, provenant le plus souvent de disciplines différentes dans la tradition française, sont généralement commentées de manière ponctuelle et séparée.

Ann Jefferson est invitée par l’assemblée du Collège de France, sur proposition du Pr William Marx.