Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
En libre accès, dans la limite des places disponibles
-

L’Hymne « homérique » à Déméter a été conservé au sein d’un recueil de trente-trois pièces hymniques en l’honneur de toute une série de divinités, que leur forme hexamétrique a associées au nom d’Homère. Tant la date que la longueur respective de ces poèmes sont variables. Le plus long des deux hymnes à Déméter, daté à l’entour de 600 avant notre ère, se situe dans la même veine que les hymnes à Apollon, à Hermès et à Aphrodite, qui comptent eux aussi une pars epica étendue, entre l’évocation préliminaire et la prière finale. Il s’agit à chaque fois d’inscrire l’hommage à la divinité chantée sur l’arrière-plan de la stabilisation du cosmos par Zeus et de la définition ou la redéfinition des honneurs divins qui l’accompagne. Dans le poème pour Déméter, l’enlèvement de sa fille par Hadès, avec la complicité de Zeus, et la crise cosmique qui en résulte sont au centre de l’intrigue. Une fois rappelées les étapes du récit, deux points sont analysés : la détermination des honneurs alloués respectivement à Hadès et à Perséphone par le biais de leur statut de couple souverain des enfers, et la redéfinition des honneurs de Déméter qui s’était mise en grève de ses prérogatives céréalières et menaçait tant la survie de l’humanité que la divinité des dieux privés de leurs offrandes. La colère de Déméter et ses effets sur le cosmos organisé par Zeus sont comparés à la colère d’Héra à l’égard de son époux telle que l’évoque une digression de l’Hymne homérique à Apollon sur l’engendrement de Typhon par la déesse.