Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
En libre accès, dans la limite des places disponibles
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Le cours a commencé par présenter quelques savants qui débutèrent dans les années 1930 : il s'agit de Raymond Jestin, et pour la première fois de femmes, Marguerite Rutten et Elena Cassin. On a ensuite mis l'accent sur les travaux de Thureau-Dangin, notamment sur ses recherches archéologiques en Syrie, à Terqa, Arslan Tash et Tell Ahmar. L'essentiel du cours a été consacré à la découverte de Mari et de ses archives. La fouille de ce site fut le résultat d'un événement complètement fortuit : la découverte en août 1933 d'une statue par des Bédouins qui enterraient l'un des leurs sur le tell Hariri. En raison de l'arrêt des travaux à Larsa, André Parrot se trouvait alors disponible ; c'est donc à lui que René Dussaud proposa de se rendre sur place. La fouille commença en décembre 1933 ; Parrot termina son travail de terrain en 1974, après avoir mené vingt et une campagnes.

Ce fut d'abord un temple voué à la déesse Ishtar qui fut dégagé ; le 23 janvier 1934, la découverte d'une statue du souverain Lamgi-Mari (dont le nom est lu aujourd'hui Išqi-Mari) permit d'identifier le site avec l'antique Mari, dont l'importance était déjà connue mais la localisation encore discutée. Dès la deuxième campagne, Parrot ouvrit un deuxième chantier sur la zone la plus haute du tell ; bien lui en prit, puisque c'était l'emplacement du palais. Grâce à son état de conservation exceptionnel, ce monument s'est révélé crucial pour la connaissance de l'architecture mésopotamienne. Sa fouille a également marqué une date dans l'histoire de l'assyriologie : de 1934 à 1938 (2e à 5e campagnes), environ 20 000 tablettes et fragments ont été exhumés, qui constituent les restes des archives des rois Yasmah-Addu et Zimri-Lim, couvrant le quart de siècle antérieur à 1761 av. J.-C. ; cette date correspond à l'entrée des troupes de Hammu-rabi de Babylone, en l'année 32 de son règne, qui fut suivie quelques mois plus tard par la destruction du palais et de la ville. La loi des Antiquités de 1933 prévoyait le partage des objets exhumés lors des fouilles, entre l'État syrien sous mandat et le chef de mission. En l'occurrence, une exception fut faite. La totalité des tablettes fut considérée comme propriété de l'État syrien, mais transportée à Paris pour étude ; la restitution devait être faite au fur et à mesure des publications.