Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Résumé

Après avoir repris le contrôle d'Ešnunna et de la basse vallée de la Diyala, Samsu-iluna fit des tentatives moins heureuses au nord et à l'ouest de la Babylonie ; au sud, il finit par perdre ce qui lui restait du pays de Sumer.

Pendant longtemps, le nom de l'année 23 est resté mystérieux : « Année où le roi Samsu-iluna, grâce à la force impétueuse qu'Enlil lui a donnée, détruisit Šahna, capitale du pays d'Apum, Zarhanum, Putra et Šuša… » La question était de savoir où se situait ce pays d'Apum et surtout quelle était cette ville de Šahna. Ce sont les fouilles de Tell Leilan, à quelques kilomètres à l'est de l'actuelle ville de Qameshliye en Syrie du nord-est qui ont donné des éléments clés, le problème ayant été définitivement résolu grâce aux archives royales de Mari. Le site de Tell Leilan a pu être identifié avec la ville antique de Šubat-Enlil, qui portait également le nom de Šehna/Šahna. Les archives découvertes en 1987 dans le palais oriental de la ville basse documentent les trois derniers règnes de l'époque paléo-babylonienne : Mutiya, fils de Halun-pi-Umu ; Till-Abnu, frère du précédent ; et Yakun-Ašar, fils de Dari-epuh. Près de 200 lettres ainsi que 5 traités ont été publiés en 2011, qui permettent de reconstituer la vie de ce royaume de Haute-Mésopotamie. La situation a bien changé dans les décennies qui ont suivi la destruction de Mari par Hammu-rabi : désormais, c'était le roi d'Alep qui était reconnu comme la puissance dominante sur le triangle du Habur. Les lettres retrouvées à Tell Leilan nous donnent une vue très détaillée des relations diplomatiques que les rois locaux entretenaient avec leurs voisins. On ignore pourquoi Samsu-iluna se lança dans cette campagne contre le pays d'Apum. Du moins voit-on qu'il n'essaya nullement de s'implanter si loin de son royaume : il n'est question que de destruction, pas de contrôle de cette région.

Références