Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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La découverte du bacille de la peste par Alexandre Yersin à Hong Kong en 1894 est indissociable d’un orientalisme épidémiologique qui transporte, dans la peste des modernes, l’imaginaire de la pestis des anciens. Elle n’en constitue pas moins une rupture, analysée ici comme un « style » qui traverse les disciplines pour produire le récit d’une nouvelle composition des mondes de la peste, mais aussi d’une nouvelle chronologie où ce qui se passe au loin documente un passé invisible.

Sommaire

  • Dans la chambre de Marcel Proust, « un monde imaginaire où les personnages évoluent dans le vase clos d’un livre protégé des affections mortelles » (Gérard Macé, Le Navire Arthur, 2020)
  • Adrien Proust et l’orientalisme épidémiologique (Nükhet Varlik, « “Oriental Plague” or Epidemiological Orientalism? Revisiting the Plague episteme in early Modern Europe », dans Plague and Contagion in the Islamic Mediterranean, 2019)
  • La question sanitaire, l’internationalisme et l’externalisation des quarantaines (Sylvia Chiffoleau, Genèse de la santé publique internationale. De la peste d’Orient à l’OMS, 2012)
  • De la pestis des anciens à la peste des modernes : les dangers d’un Orient pernicieux
  • De l’inégalité des vies selon Didier Fassin : « La peste de Canton de 1894 passa presque inaperçue. Il ne s’agissait il est vrai que de Chinois. Elle causa cependant la mort de 100 000 personnes » (Adrien Proust, La Défense de l’Europe contre la peste, 1897)
  • Quand le docteur Proust flaire un rat : l’arche d’Alliance et les « tumeurs d’or » de la peste des Philistins (Livre de Samuel, V, 1-5)
  • Nicolas Poussin, La Peste d’Asdod, 1630 : actualité des pestilences (Sheila Barker, « Poussin, Plague and Early Modern Medicine », The Art Bulletin, 2004)
  • Le théâtre pathétique et les stéréotypes picturaux (Dominique Chevé-Aicardi ; Le Corps de la Contagion. Étude anthropologique des représentations iconographiques de la peste (XVIe-XXe siècle) en Europe, 2003)
  • Le temps qui reste : trois plans et deux détails
  • Des procès intentés contre les rats au XIIsiècle jusqu’à Der Rattenfänger von Hameln : une mauvaise réputation
  • Hong Kong, 1894 : Alexandre Yersin et la médecine coloniale (Henri Mollaret et Jacqueline Brossolet, Alexandre Yersin. Un pasteurien en Indochine, 1985, rééd. 1993)
  • La paillote, le laboratoire et les « technologies de l’espoir » (Ilana Löwy, dans Dominique Pestre dir., Histoire des sciences et des savoirs, 2015)
  • « La peste bubonique à Hong Kong », Annales de l’Institut Pasteur, 1894 : les étapes d’une démarche scientifique (Alice Lebreton-Mansuy, « La mise en évidence du bacille de la peste, Hong Kong 1894 », Bibnum, 2009)
  • Traverser les disciplines pour rendre une vérité indiscutable : le « style pasteurien » (Bruno Latour, Les Microbes. Guerre et Paix, 1984)
  • « En deux mois à Hong Kong, c’était plié la grande histoire de la peste » (Patrick Deville, Peste & Choléra, 2012)
  • Pas tout à fait : sérothérapie et politique du nom propre (Gabriel Galvez-Behar, Posséder la science. La propriété scientifique au temps du capitalisme industriel, 2020)
  • Paul-Louis Simond et la puce du rat : « Ce jour-là, le 2 juin 1898, j’éprouvais une émotion inexprimable à la pensée que je venais de violer un secret qui angoissait l’humanité depuis l’apparition de la peste dans le monde » (Annales d’hygiène et de médecine, 1898)
  • Les rats se cachent pour mourir : Avicenne, les médecins européens et le mystère de l’épizootie cachée (Frédérique Audoin-Rouzeau, Les Chemins de la peste. Le rat, la puce et l’homme, 2003)
  • Le « commensal obligé de l’homme », histoire écologique (Michael Mc Cormick, « Rats, Communications and Plague: Toward an Ecological History », Journal of Interdiscriplary History, 2003
  • La colonisation de l’Europe par rattus rattus : de l’archéozoologie à la génétique
  • Hong Kong, 1994 : les postes sentinelles de la santé globale (Frédéric Keck, Les Sentinelles des pandémies. Chasseurs de virus et observateurs d’oiseaux aux frontières de la Chine, 2020)
  • Yersinia pestis Antiqua, Yersinia pestis Medievalis, Yersinia pestis Orientalis : trois biotypes, trois pandémies, une histoire à décoloniser
  • Pour élargir et compliquer la composition des mondes