Amphithéâtre Maurice Halbwachs, Site Marcelin Berthelot
En libre accès, dans la limite des places disponibles
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Les seuls sites qui manifestent véritablement une influence de la Bactriane grecque sont sur la frontière méridionale. Elkharas (datant de la fin du Ve ou du IVe s. av. n.è. selon la fouilleuse L.M. Levina, ce qui est impossible ; du IIe s. selon Minardi) est un ensemble complètement unique et qui échappe en grande partie à l’interprétation. C’est un site fluvial sur l’Amu-darya, ceint d’un mur extérieur qui n’est pas un rempart. L’état de conservation est exceptionnel, jusqu’à la voûte qui est une nouveauté puisqu’elle est en tranches inclinées, technique connue dans l’architecture achéménide mais inconnue au Khorezm avant cette époque, couvrant un corridor axial large de 3,6 m. L’ensemble ouest est un bâtiment de parade, avec deux complexes symétriques aux murs comportant de nombreuses niches qui ont livré des sculptures hellénisantes en terre crue peinte, dont un buste de femme nue du type « Aphrodite pudica ». Il y a probablement une installation balnéaire. L’autre ensemble est un alignement de six appartements identiques comportant quatre pièces chacun.

G.M. Bongard-Levin et G.A. Koshelenko ont proposé une interprétation sensationnelle [1], voulant reconnaître ici un fort avancé établi par l’empire séleucide à la frontière du Khorezm – ce qui en ferait le point le plus au nord atteint par la colonisation grecque en Asie centrale. Les origines de cette architecture seraient à chercher directement en Bactriane grecque.

Selon Minardi, au contraire, le site n’a aucun caractère militaire. En l'occurrence, ce pourrait être un sanctuaire à une version locale d’Aphrodite, (ce que pensait aussi Levina et idée qu'il m'a personnellement soumise ; les appartements à l’est ayant pu abriter des prostituées sacrées visitées par les matelots du fleuve. Mais que pourrait être une « version locale d’Aphrodite » ? Anāhitā, même si elle est identifiée à Aphrodite par Hérodote et Bérose, est une vierge (à ce titre elle est plus souvent identifiée à Athéna ou à Artémis). Ashi est matronale, mais même si elle a pu être appelée l’« Aphrodite iranienne » par Eric Pirart, il est douteux qu’elle ait pu être figurée nue.

Références