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Au-delà de l'étape de reconnaissance visuelle des mots, comment se poursuit la lecture ? La plupart des modèles actuels considèrent que le traitement de l'information emprunte deux voies parallèles. L'une conduit à l'accès au lexique et au sens des mots, l'autre à leur représentation phonologique.

Les premiers indices de cette organisation en deux voies ont été apportés par la neuropsychologie (Marshall & Newcombe, 1973) : outre les alexies périphériques dont fait partie l'alexie pure, on distingue au minimum en neuropsychologie une forme d'alexie profonde ou centrale, dans lequel le patient a accès partiel au sens du mot sans en retrouver la prononciation, et une forme d'alexie de surface où les erreurs traduisent une sur-régularisation avec application des règles de conversion graphème-phonème sans compréhension du mot.

Marshall et Newcombe, puis Coltheart, ont proposé que ces déficits traduisent la détérioration sélective d'au moins deux voies de lecture, une voie de surface qui permet la conversion graphème-phonème de toutes les chaînes de caractères, et une voie profonde qui récupère les informations lexico-sémantiques associées à chaque mot. Selon ce modèle, divers facteurs modulent l'usage de l'une ou de l'autre voie. Trois catégories essentielles de chaînes de caractères doivent être distinguées :

  • les pseudo-mots comme « bakifo » (passage par la voie de surface uniquement) ;
  • les mots réguliers comme « bateau » (voie de surface et voie profonde) ;
  • les mots irréguliers comme « oignon » (passage par la voie profonde uniquement).