Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Résumé

Après avoir analysé les usages de thesmos et de nomos dans la poésie archaïque, les inscriptions des VI– Ve siècles (voire le tout début du IVe) où apparaissent ces termes sont l’objet de la présente leçon. Il apparaît que thesmos y désigne un ensemble de dispositions prises collectivement sur un thème donné et mises par écrit. Quand un texte épigraphique s’autodésigne comme thesmos, il évoque les dispositions qu’il rassemble dans l’instant de leur institution et de leur concrétisation par l’écriture, à l’instar de ce que Solon déclarait de son œuvre, dans un témoignage de style évidemment tout différent. Quant au champ sémantique de nomos, il continue de désigner les « manières d’être et de faire » collectivement assumées, à savoir les usages socialement normés et, dès lors, normatifs. Lorsqu’un texte épigraphique s’autodésigne comme nomos, il témoigne de la dimension écrite qui s’attache au terme à partir du Vsiècle avant notre ère. Toutefois, l’exemple bien documenté de la réflexion athénienne sur les lois écrites et non écrites dans la deuxième moitié du siècle (de l’Antigone de Sophocle au plaidoyer Sur les mystères de l’orateur Andocide) atteste que nomos continuera longtemps de désigner à la fois la dimension coutumière – et orale – des « manières d’être et de faire » d’une communauté, et l’institution écrite des « lois », à l’instar de ce que signifiait thesmos dans les premiers emplois du terme dans la documentation qui nous est parvenue.