Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Entre le milieu du XVIIe et le milieu du XIXe siècle, la prospérité économique de l’Europe favorise la mise en place de nouvelles formes de collectionnisme. Les anciens cabinets de curiosités dynastiques cèdent la place aux premières grandes galeries de peintures, d’antiquités ou de sciences naturelles, tandis que les objets ethnographiques intègrent les collections universitaires. À de très rares exceptions près, la région subsaharienne reste pourtant à l’écart de cette reconfiguration du paysage patrimonial et, jusqu’au milieu du XIXe siècle, la présence d’objets africains dans les sections ethnographiques des principaux musées européens demeure marginale.

C’est à cette époque que l’intérieur du continent africain, auquel les puissances européennes ne s’étaient jusqu’alors pas véritablement intéressées, commence à être investi par des explorateurs dont les récits de voyage livrent des témoignages extrêmement précieux pour comprendre le rôle des objets dans la « découverte » de l’Afrique et la façon dont les Européens se les sont appropriés, que ce soit d’un point de vue intellectuel – par la description et/ou par le dessin – ou matériel – par l’achat ou l’échange de certaines pièces, voire parfois de façon beaucoup plus violente.

Cette abondante littérature montre ainsi comment, dès avant la conférence de Berlin pour le partage colonial de l’Afrique en 1884, des expéditions ont participé à la formation de collections zoologiques, ornithologiques, botaniques, mais aussi ethnographiques qui vont constituer le socle des sections africaines des principaux musées d’Europe.