Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
En libre accès, dans la limite des places disponibles
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La façon dont les arts dits « nègres » ont électrisé les avant-gardes artistiques dans les années 1910 est aujourd’hui bien connue. En France, en Allemagne et dans toute l’Europe, des artistes se sont enthousiasmés pour ces arts en fréquentant les musées, ils les ont dessinés et en ont « absorbé » l’esthétique. Il est particulièrement intéressant de penser ce phénomène au regard de la mise en place, aux États-Unis et en Europe, d’un important mouvement de réflexion sur la question raciale et sur la négritude, porté notamment par les voix de W.E.B. Du Bois et du jeune Aimé Césaire, même si cette appropriation de nouveaux canons formels n’est pas envisagée, à l’époque, en termes de fécondation artistique puisque, comme le résume Jacques Lipchitz de façon lapidaire en 1920 : « Certes, l’art des nègres nous fut un grand exemple. […] Mais il serait erroné de croire que notre art pour cela soit devenu mulâtre. Il est bien blanc. » (« Opinions sur l’art nègre », Action, vol. 1, no 3, avril 1920).

En s’intéressant aux présences africaines dans les musées d’Europe, cette série de cours vise autant à explorer les modalités de transfert d’une somme considérable d’objets dans les collections publiques occidentales et les discours qui en ont accompagné l’arrivée qu’à interroger ce que leur présence ici dit de leur absence dans leur territoire d’origine.