Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
En libre accès, dans la limite des places disponibles
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Le retable de l’Agneau mystique, peint sur bois par les frères Van Eyck au XVsiècle, est conservé dans son site d’origine, dans la cathédrale Saint-Banon à Gand, en Belgique. Cette œuvre de très grandes dimensions est composée de deux faces, l’une fermée et l’autre ouverte, et présentée le dimanche aux fidèles – sur cette dernière, ils pouvaient admirer le Christ-Roi entre la Vierge Marie et saint JeanBaptiste, des anges chantant et jouant de la musique, ainsi qu’Adam et Ève. Ce joyau de l’école picturale flamande, créé pour le culte religieux, est devenu l’un des objets les plus volés et les plus « désirés » de l’histoire de l’art. L’Agneau mystique a été l’enjeu d’appropriations militaires, durant la Révolution française, pour la première fois, lorsque les panneaux centraux furent saisis par la France, qui occupait l’actuelle Belgique. La rhétorique était alors celle d’un patrimoine libéré. Puis, ces œuvres furent restituées à la chute de Napoléon et replacées dans la cathédrale Saint-Bavon. Pendant la Première Guerre mondiale, les Allemands saisirent d’autres panneaux, restitués par la force avec le traité de Versailles. Enfin, durant la Seconde Guerre mondiale, Adolf Hitler ordonna que le retable fût saisi et stocké dans un château en Bavière. Les Monuments Men le récupérèrent et le rendirent à son lieu d’origine, où il se trouve aujourd’hui, mais d’une manière muséalisée, derrière une vitrine sécurisée : il n’est plus intégré dans le culte. Ce retable est ainsi devenu un objet touristique.