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Il y a plus d’œuvres perdues que d’existantes. Autrement dit, et contre toute attente, la perte des œuvres est le cas général, et non pas leur conservation. La question métaphysique et leibnizienne s’impose donc : pourquoi y a-t-il des œuvres plutôt que rien ? Pour y répondre, il faut se lancer à la recherche des œuvres perdues, celles qui furent écrites et disparurent entièrement, celles qui auraient dû être écrites et ne le furent pas, mais aussi les monuments d’une authenticité douteuse, les textes défigurés, ceux qui auraient dû disparaître et furent sauvegardés in extremis. Peut-on reconstituer ces œuvres disparues ou avortées ? Que changent-elles à notre expérience de la littérature ? Que nous disent-elles des œuvres conservées ? Et n’avons-nous pas déjà assez de livres, qu’il nous faille en plus chercher ceux qui auraient été perdus ?

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