Amphithéâtre Guillaume Budé, Site Marcelin Berthelot
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MT est l’agent de la tuberculose, bacille complexe qui coévolue avec l’homme depuis au moins 70 000 ans. La tuberculose a entraîné environ un milliard de décès au cours des 200 dernières années. On estime qu’environ plus de 9 millions de personnes sont infectées chaque année dont 13 % dans le contexte d’une co-infection avec le VIH. Le XXe siècle a été marqué par une régression de l’incidence de l’infection grâce à l’amélioration des conditions de vie, du diagnostic, des traitements à partir de 1950 et dans une moindre mesure de la vaccination. Le développement de formes multirésistantes de MT aux agents antimycobactériens (environ 500 000 cas par an dans le monde) est un sujet de préoccupation. L’histoire naturelle de la tuberculose est marquée par le fait que seulement 10 % des sujets infectés développent une tuberculose maladie, chez 90 % l’infection reste latente. La lésion primitive consiste en un granulome formé de macrophages infectés par MT entourés de cellules immunitaires recrutées : cellules dendritiques, lymphocytes T et B. Le granulome peut évoluer vers son ouverture et la dissémination du matériel nécrotique présent en son centre provoquant la propagation de la maladie ; de façon alternative le granulome peut conduire à la stérilisation de la lésion ou à l’endiguement durable des MT qu’il contient. Ce sont les macrophages infectés qui sécrètent des facteurs de recrutement (chimiokines) et d’activation des lymphocytes T (et B). La production d’interféron γ par les lymphocytes TH1 confère aux macrophages infectés la capacité de tuer MT par la mise en jeu de plusieurs mécanismes dont la production de NO (oxyde nitrique). Les anomalies héréditaires du système immunitaire nous enseignent que la production de radicaux oxygène libérés par les macrophages et l’axe IL-12 interféron γ sont indispensables au contrôle des infections par les mycobactéries, leurs défauts étant responsables d’infections disséminées par les mycobactéries même par celles qui ne possèdent pas les facteurs de virulence de MT.