Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Nous allons débuter ce cours en revenant sur certains des aspects déjà évoqués, à travers la question du rôle régulateur des ARN non codants (ncRNAs) dans la réparation de l’ADN. Je le ferai en insistant plus sur NHEJ puisque la longévité neuronale s’adresse d’abord aux cellules post-mitotiques (la HR aura parfois son mot à dire cependant). La DIA III.2 a simplement pour but de vous remettre en mémoire les deux voies de réparation des cassures double brin, la voie NHEJ (à gauche) et la voie HR (à droite). Pour la NHEJ, la séquence des évènements est maintenant familière avec Ku70 et Ku80 qui viennent couvrir les extrémités libérées par la cassure et mobilisent les différentes enzymes de phosphorylation dont les DNA-PKCs qui elles-mêmes phosphorylent Artémis conduisant à la génération d’extrémités qui se recouvrent puis à la réparation par l’action conjuguée des DNA-polymerases qui comblent les trous et des ligases qui lient le tout.

Je n’ai pas vraiment besoin de m’étendre trop sur les ARN non codants, puisque nous en avons souvent parlé au cours des années précédentes. Pour les nouveaux venus cependant, où ceux qui auraient oublié, je rappellerai que les domaines régulateurs (qui ne codent pas pour des protéines) comptent pour environ 98 % du génome et que les ARN non codants sont les produits les plus nombreux de ces régions régulatrices. Ces ARN sont transcrits à partir de l’ADN mais ne codent pas pour des protéines, désobéissant donc au schéma classique, mais par trop simplificateur et dogmatique, de la séquence temporelle et unidirectionnelle ADN-ARN-Protéine (je rappelle que l’on peut aussi passer de l’ARN à l’ADN comme nous l’avons vu à propos de la rétrotransposition et comme nous le retrouverons quand nous parlerons des télomères le 4 novembre de cette année. Ces ARN non codants ont de nombreuses fonctions biologiques de régulation de l’expression génétique qui s’exercent à tous les niveaux : transcription (ADN donne ARN), épissage (un même transcrit primaire peut donner naissance à plusieurs mRNAs distincts), transport des ARN (la traduction des ARN en protéines peut se faire localement après transport de l’ARN, c’est en particulier le cas des ARN messagers périmitochondriaux ou des ARN présents dans la synapse et « en attente »). À quoi faut ajouter une fonction de régulation de la stabilité des ARN messagers et de leur traduction en protéines. Ces fonctions régulatrices peuvent être, ou non, associées à des mécanismes de régulation de la stabilité des génomes, comme dans le cas des piRNA qui répriment la transcription des rétrotransposons. Je n’y reviens pas pour l’instant puisque là encore nous en avons souvent parlé et que nous y reviendrons dans ce même cours, mais un peu plus tard.