Salle 2, Site Marcelin Berthelot
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Dans la première conférence, nous commençons à l'époque antérieure de la Chine impériale des Han aux Tang avec les commentateurs « autorisés » sur les Annales des printemps et automnes (Chunqiu) : He Xiu (129-182) et Xu Yan (fin des IXe et Xe siècles). Sans regarder le caractère principal de ce texte comme locus classicus de la morale politique, ils saisissent le mot d'ouverture yuan (« le premier »), qui ne fonctionne ici que comme simple jalon chronologique, et se lancent dans une réflexion pénétrante sur la phénoménologie du temps. On passe ensuite aux exégètes-maîtres sans pareils des textes taoïstes classiques : Wang Bi (226-249) et Guo Xiang (-312), deux grands penseurs ayant développé leurs profonds arguments métaphysiques exclusivement au moyen du commentaire. Dans ses discussions spéculatives sur l'ontologie du néant, Wang Bi va bien au-delà des songeries de Laozi sur le non-être (wu), autant que Guo Xiang s'applique à ses réponses polémiques contra Wang Bi en termes qui ne s'accordent pas toujours avec les idées de Zhuangzi. On conclut la première conférence avec les deux voix principales du renouvellement de la pensée confucéenne à la fin de la dynastie Tang : Han Yu (768-824) et Li Ao (772-841). Malgré le fait qu'ils ne sont ni l'un ni l'autre des commentateurs à proprement parler, les essais phares dans lesquels ils prônent un retour à l'idéologie des ancêtres se fondent sur une réinterprétation des textes canoniques : le Daxue et le Zhongyong.