Salle 2, Site Marcelin Berthelot
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La dernière séance du séminaire s’est employée à appliquer le modèle du réalisme dispositionnel à d’autres propriétés que les propriétés physiques, en l’occurrence aux propriétés éthiques, comme nous nous y étions engagés, dans notre souci (qui était aussi celui de G. Ryle) de rendre compte des propriétés « abondantes » et de « l’ameublement ontologique du monde ». On a montré en particulier comment une approche en termes de dispositions réelles pouvait venir au secours et du dogmatisme et du scepticisme en éthique. Au demeurant, enquête scientifique et enquête éthique sont toutes deux soumises à des normes, à des principes et à des valeurs, comme l’observent en particulier les philosophes pragmatistes (C.S. Peirce ; H. Putnam).

Après avoir rappelé combien il est nécessaire de se méfier de toute forme de « rationalisme moral », on a souligné que le problème majeur était le suivant : comment concevoir une morale rationnelle qui soit compatible avec notre sensibilité morale ? En nous appuyant en particulier sur W. James et sur C.S. Peirce, on a montré de quelle manière se réalise la formation de la conduite par l’éducation de nos dispositions, comment, en particulier, le lien entre dispositions et normes passe non pas par un « sens moral » mystérieux, ni davantage par nos seules émotions ou notre seule raison, mais par cette disposition que l’on peut appeler à la suite de W. James, le « sentiment de rationalité », lequel permet, en particulier, d’expliquer pourquoi et comment nos dispositions éthiques sont logiquement et rationnellement autant qu’émotionnellement régies par l’altruisme et le « principe social ».