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Détail du frontispice de l’Ontologia, C. Wolff
Détail du frontispice de l’Ontologia, C. Wolff

Journée d'étude entièrement en ligne organisée par Claudine Tiercelin, chaire Métaphysique et philosophie de la connaissance.

En présentant la pensée philosophique de Christian Wolff  (1679-1754) en 1990, Michel Puech soulignait que : « L’idée de rechercher la métaphysique de la physique nouvelle n’est […] pas une invention de Kant, elle occupe la métaphysique pendant un demi-siècle avant Kant ». Il est permis de penser qu’aujourd’hui encore cette remarque n’est pas  prise en compte, tant les historiens de la philosophie sont obnubilés par la réception de la problématisation kantienne ; ce qui tend à bloquer l’interrogation philosophique.  Certes, la problématisation kantienne semble marquer une rupture absolue, mais elle n’apparaît pas à partir de rien.  De plus, elle n’était pas la seule possible dans son contexte et, face aux difficultés qu’elle voulait affronter, elle en a fait apparaître d’autres, tout aussi considérables.

À la problématisation kantienne sont liés des couples dopposition qui sont devenus traditionnels : critique/dogmatique, rationalisme/empirisme, a priori/a posteriori, analytique/synthétique… Mais ils sont souvent employés de manière aveuglément canoniques, ou ils sont perpétuellement mis en crise, comme le suggère l’histoire du courant analytique.

Il est donc intéressant de revenir en aval et de déterminer comment le problème de la métaphysique de la science moderne s’est établi au XVIIIe siècle en Allemagne avant Kant, puisque c’est dans ce contexte que les couples d’opposition promus par Kant tentent de s’établir. D’autres possibilités de penser, d’autres modes de problématisation peuvent alors nous apparaître. 

Comment s’est établie la notion de « méthode scientifique » au XVIIIe siècle ? Comment le recours à la métaphysique a-t-il été introduit dans ce contexte ? Comment s’y est fixée la notion de raison pure ? Pourquoi l’a priori et l’a posteriori ont-ils été distingués, et dans quelle mesure ? Quelle place tient ici la logique ? Comment sont articulées la logique et l’ontologie ? Comment le lien causal y est-il abordé ? Quelle portée est-elle donnée au savoir ? Toutes ces interrogations engagent le rôle structurant joué par la pensée de Christian Wolff à cette époque. C’est ce que feront apparaître les différentes interventions de cet atelier de recherche en se confrontant à différents aspects de la métaphysique wolffienne. Des questions toujours vives y seront abordées.