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Dès leurs débuts, les recherches sur l’évolution humaine et la préhistoire ont rempli une double fonction. D’une part, elles se sont développées comme de nouvelles disciplines scientifiques, aux confins de la biologie et des sciences humaines. D’autre part, elles ont fourni, en Occident au moins, la substance d’un nouveau récit des origines qui pouvait se substituer à celui que la Bible avait livré pendant des siècles.

Cette dimension mythologique et narrative explique sans doute en partie la fascination qu’a toujours exercé ce champ de la connaissance sur le public. Très vite, la littérature et les arts plastiques se sont emparés de la thématique « préhistorique », alors même que les connaissances scientifiques restaient encore embryonnaires. Une préhistoire fantasmée a ainsi toujours côtoyé celle que les archéologues et les paléontologues tentaient de reconstituer. La frontière entre les deux est restée poreuse et, dans leurs tentatives pour combler les lacunes de la documentation fossile, les chercheurs eux-mêmes n’ont jamais été exempts de subjectivité.

Ce récit des origines nous touche sans doute de trop près pour échapper aux présupposés religieux, philosophiques et parfois même politiques. Chaque période historique a produit sa préhistoire et son évolution humaine, en accord avec l’esprit du temps.

Au cours de ce colloque, des paléoanthropologues mais aussi des historiens des sciences s’attacheront à discuter les représentations des hommes fossiles et des sociétés paléolithiques telles qu’elles sont produites par les travaux scientifiques, puis livrées au public.

Le Rapt à l’Âge de pierre - Paul Jamin, 1888.

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